La réduction des finances, la privatisation des ressources imposent aux associations de rompre avec les méthodes organisationnelles traditionnelles. Ces changements en profondeur exigent un autre regard sur l’optimisation des ressources et particulièrement celles des équipes. Mais, autant il est attendu des partenaires un processus de professionnalisation efficace, autant il n’est pas envisageable de diriger une association comme une entreprise.
Le management associatif a cette spécificité qui le rend plus complexe que le management en entreprise : l’équipe bénévole. C’est à dire un ensemble de personnes aux disponibilités variables, aux compétences parfois relatives mais enthousiastes et portées par une conviction personnelle. De fait, l’équipe dirigeante doit investir deux lignes managériales distinctes : une première pilote l’équipe salariée et est liée au code du travail, une seconde pilote l’équipe bénévole et est liée par un code morale. Deux lignes aux besoins, aspirations, et objectifs parfois bien éloignés.
Seulement, le projet d’association n’est ainsi porté qu’à l’unique condition que les équipes dirigeantes, salariées et bénévoles se sentent impliquées idéalement de la même manière.
Cela soulève nombre de problématiques.
Des problématiques individuelles
Le projet porte-t-il les valeurs de chacun ? A-t-il du sens pour chacun ?
Quelle vision a chaque bénévole du projet associatif ? Quelle vision a chaque salarié du projet associatif ? Quelle vision a chaque dirigeant du projet associatif ?
Bénévole, comment investir un poste de responsable associatif ? Quelle résonance cela a-t-il ?
Comment se sentir légitime dans son rôle de bénévole, salarié, dirigeant ?
Des problématiques relationnelles
Comment mieux communiquer entre bénévoles, entre salariés et bénévoles, entre dirigeants et bénévoles, entre dirigeants et salariés ?
Comment développer une relation constructive avec les partenaires ?
Des problématiques d’équipe
Comment recruter, comment laisser partir des bénévoles ?
Comment ne pas s’enliser dans le débat d’idées stérile ? Comment faire face aux réalités de terrain ?
Comment développer les compétences de bénévoles très impliqués mais peu efficients ? Comment motiver des bénévoles compétents mais peu disponibles ou épuisés ?
Quel mode de gouvernance choisir ? Une logique horizontale et participative ? Une logique de hiérarchie verticale ?
Comment lutter contre le vieillissement des équipes ?
Comment faire adhérer des membres d’horizons et d’âges divers au même projet ?
Des problématiques associatives
Comment construire un projet associatif qui ait du sens avec les contraintes de terrain existantes ?
Comment faire adhérer toutes les équipes à un changement ? Par exemple comment faire adhérer toutes les équipes de plusieurs associations à un même projet ?
Comment répondre alors à cette demande de professionnalisation des associations ? Comment faire de ce management « affectif » un management plus efficient au profit du projet associatif ?
Comment dépasser le consensus inerte au profit initier au profit d’une coopération conviviale et productive ? Sur quoi peuvent s’appuyer les équipes dirigeantes aujourd’hui pour initier un changement ?
Le premier point est sans doute d’identifier les ressources internes. Évitons le mélange des genres sans quoi règnent à la fois confusion et perte de sens. Clarifier les rôles légitime la place de chacun. Cette transparence est aussi un moyen d’en reconnaître l’utilité et les limites. Il s’agit aussi de développer la responsabilité individuelle.
Une fois les tâches réparties, il s’agit de les harmoniser. L’idée est de faire travailler ensemble des identités distinctes, aux visions, valeurs, besoins et envies différents. Cette problématique amène directement la question du sens de l’action. Avancer, harmoniser oui. Mais à quel dessein ? C’est toute la question du projet associatif. Est-il clair pour tous ? Mobilise-t-il toutes les forces ? Le projet associatif donne-t-il du sens à tous ? Y a-t-il besoin de le réajuster ?
Finalement, ce dont a besoin l’association, c’est de traduire le projet collectif en chantiers opérationnels, d’identifier des objectifs concrets et réalistes et de lever les moyens adaptés.
Malheureusement, il ne suffit pas d’ordonner un changement pour l’obtenir. La réalité est plus bien délicate. Lorsque certains adhèrent rapidement parce que le changement répond à un besoin profond, d’autres peuvent connaître de longues phases de déni ou de résistance. Pour accompagner le changement vers un savoir-agir ensemble, un regard nouveau peut être utile. Un formateur peut développer les compétences manquantes dans une association. Un conseil peut aider à la réalisation d’un diagnostic et à la prescription d’orientations adaptées. Une prestation de team-building peut faire aussi émerger un projet commun. Un coaching professionnel peut également offrir ce nouveau regard. La posture de coach peut faire apparaître une nouvelle lecture de la situation, et aide à faire émerger de nouvelles options.
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